Photo prise par Christophe Duperthuy
À l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous avons rencontré Frank et Clementina, un couple interconfessionnel vivant à Berlin. Entre joies et défis, ils nous partagent leur expérience et leur cheminement vers ce qui les unit dans la foi.
« Nous cheminons vers ce qui nous unit »
Vous êtes un couple de confessions différentes. Frank, tu es protestant ; Clementina, tu es catholique. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
« Pour nous, cela signifie que malgré nos différentes traditions confessionnelles, nous orientons et vivons notre foi chrétienne en fonction de ce qui nous unit et non de ce qui nous sépare.
L’œcuménisme, en particulier en Allemagne, a pris de l’ampleur au cours du siècle dernier, il est encouragé par les deux confessions et vécu par les membres, ce que nous ressentons également en tant que couple interconfessionnel. (Cependant, nous ne devons pas oublier que nous vivons à Berlin. Berlin n’est certainement pas comparable aux autres villes et régions d’Allemagne, ni aux autres pays). »
Quels sont vos moments de joie dans l’œcuménisme ? Où y a-t-il des moments de tension ?
« Une joie : Avec un autre couple mixte, nous animons depuis plusieurs années un cours de préparation au mariage pour les couples fiancés dans la paroisse catholique Bernhard Lichtenberg à Berlin. Là aussi, nous constatons une augmentation du nombre de couples qui n’appartiennent pas à une seule confession, ce qui nous conforte dans notre engagement.
Lors de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui a lieu chaque année, nous sommes activement engagés avec d’autres chrétiens de différentes confessions dans l’organisation d’une soirée de prière en ligne. La prière de la Communauté du Chemin Neuf pour l’unité des chrétiens nous touche beaucoup, car l’Esprit Saint est appelé pour que l’unité des chrétiens se fasse selon sa volonté.
Nous ressentons également une grande joie lors de l’eucharistie commune dans l’Église catholique. (Remarque : dans le diocèse de Berlin et dans d’autres diocèses allemands, les couples mixte peuvent depuis quelque temps communier ensemble.)
Comme tension : il y a quelques années, ce n’était pas encore possible, il y avait toujours une séparation perceptible pour nous lors de la messe dominicale. Clementina, en tant que catholique, pouvait participer à l’eucharistie, Frank, en tant que chrétien protestant, recevait une bénédiction du prêtre. Mais cette bénédiction, moi, Frank, je l’ai aussi perçue comme un pas dans la bonne direction. »
Comment la Mission CANA peut-elle aider les couples mixtes à vivre leur foi ? Comment cela s’est-il passé chez vous ?
« Les semaines de retraite pour les couples dans le programme de CANA, l’échange au sein des fraternités, c’est-à-dire avec d’autres couples, le temps passé à deux, sont, en plus de la prière commune dans le couple, des offres et des possibilités qui permettent aux couples de grandir ensemble dans la foi. Le soutien mutuel des couples avec enfants est également très important, afin que ces couples aient du temps pour eux, ce qu’ils n’ont pas facilement au quotidien.
Un enjeu serait peut-être de développer le format CANA Welcome pour permettre aux couples de prendre en charge le travail pastoral en couple dans leur propre paroisse, en le complétant par un soutien mutuel à travers la garde des enfants ainsi que par des manifestations non conventionnelles dans la paroisse comme des soirées dansantes, cuisiner ensemble, des soirées de jeux, des randonnées, de la culture, etc. (uniquement pour le plaisir, avec légèreté). »
Interview avec Frank et Clementina de Berlin, Allemagne