Une équipe de « Net for God » a accompagné CANA à la Rencontre Mondiale des Familles pour préparer un film sur le couple et la famille, Sr Paulina Pasternak nous partage ses impressions.

22 couples de 15 pays, des défis similaires…

Prendre l’avion de Lyon avec ses 30° du mois d’août et atterrir en Irlande avec 18°, du vent, des nuages et des petites pluies passagères, s’annonçait bienfaisant ! L’accueil très chaleureux de nos frères irlandais a compensé les imprévues météorologiques. La nature y était effectivement bien verte et l’air rafraichissant. Dans ces conditions, le tournage s’est annoncé très agréable, même si un parapluie était indispensable !

Nous y sommes allés pour rencontrer des couples du monde entier afin de recueillir leurs témoignages, entendre des personnalités d’Eglise et filmer le Festival des Familles, et enfin participer à la veillée et à la messe finale avec le pape François. Nous avons pu enregistrer 22 témoignages de couples de 15 nationalités différentes : ils nous ont partagé quels sont les bienfaits de CANA dans leur vie de couple et de famille. Malgré les différences de contexte culturel, les difficultés rencontrées – telles que l’éducation des enfants, l’unité du couple, l’unité entre belles-familles, le conflit entre vie professionnelle et vie familiale – ce sont les mêmes défis qui ressortent de ces entretiens …

La fraternité, sur une même longueur d’onde

Il n’est pas évident de se retrouver avec des inconnus et devenir frères et soeurs en 3 jours. Pourtant avec Jésus au centre, ce miracle a été possible. Dès le début, j’ai remarqué que l’équipe CANA – dont Christophe, Gilles, Véronique et Audrey – a un lien privilégié avec les couples des responsables des pays. Très vite, ils sont sur la même longueur d’onde avec le groupe, à travers la prière et les temps d’enseignements, auxquels s’ajoutent régulièrement les 15 minutes de marche entre le restaurant et la « Aula Maxima », notre lieu de rassemblement. Tout cela a favorisé les rencontres.

S’ouvrir à l’autre

J’ai été très touchée quand une femme de 35 ans a témoigné qu’après 12 ans de vie d’épouse et de mère, elle n’osait pas prendre la parole en public lors de la Semaine CANA. Mais à Dublin, je l’ai vue aller vers les personnes qui ne parlaient pas sa langue. Même si elle ne pouvait pas communiquer verbalement, elle nouait des relations avec des regards et des gestes pleins de tendresse et d’amour. Je me dis que l’Esprit Saint a opéré une ouverture inimaginable auparavant et j’ai rendu gloire à Dieu.

De nombreux couples découvrent d’autres langues et d’autres cultures.

Trois jours de Congrès Pastoral, avec au centre, la famille

Les conférences à la carte ont été une belle occasion de proximité avec des pasteurs, évêques et cardinaux du monde entier. Les tables rondes, ou les interventions des couples, illustraient à quel point le message d’Amoris Laetitia est connu et s’incarne dans les familles.

J’ai eu la chance de rencontrer des amis d’Australie. Anna et Josh, qui est diacre permanent, sont venus avec leurs 4 enfants. Nous avons pu les accompagner, sans la caméra, aux activités spécifiques pour les enfants et les ados : en l’occurrence, un concert des « KisiKids, God’s singing kids »* et un atelier de peinture.

En fait, notre « Pass Media » ne nous a pas facilité l’accès, car les organisateurs prenaient beaucoup de précautions pour la protection des enfants. Et en Irlande cela se va de soi. Anna et Josh nous ont partagé leur joie de participer à l’événement, comme à des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), ce qu’ils ont connu quand ils étaient plus jeunes, où l’Evangile est proclamé sous des formes diverses et ludiques. « C’est comme une boite, pleine des cadeaux. Bien après l’événement, on y puisse toujours des idées. »

Ce qui distingue la Rencontre Mondiale des Familles des JMJ est le fait de mettre la famille au centre, avec ses besoins particuliers, par exemple le repas en famille. Au Congrès, la pose de midi était le moment privilégié pour se retrouver ensemble, pique-niquer sur la pelouse, échanger sur les activités de la matinée des adultes, des enfants et bien sûr jouer à volonté. Après ces temps de détente, la messe de 16h au stade n’était pas une corvée…

Weekend final avec le Pape, comme un grand-père

Pour ma part, je trouve que dans l’attitude du pape François vis-à-vis de famille, il y a beaucoup de simplicité et de tendresse, comme venant d’un grand-père. « Personne ne dit que c’est facile, vous le savez mieux que moi. Pourtant c’est comme pour préparer un thé : c’est facile de faire bouillir l’eau, mais une bonne tasse de thé demande du temps et de la patience ; il faut laisser infuser ! Ainsi jour après jour, Jésus nous réchauffe avec son amour en faisant en sorte qu’Il pénètre tout notre être. »

Il a tenu à nous faire répéter après lui la base de toute vie familiale, qui n’est autre chose que : MERCI, STP et PARDON. Il nous a exhortés à la gentillesse, à la sincérité et aux gestes simples pleins d’amour, à ne pas se coucher sur une rancune, mais plutôt à toquer à la porte et demander pardon …

Les enjeux d’internet et des réseaux sociaux ne sont pas inconnus du Pape. Comme remède à la culture du jetable, il a redit importance des temps en familles inter – générationnels, l’influence de la présence des anciens dans le développement sain des jeunes générations, qui transmettent autre chose que l’anonymat du net…

Bref, avec la sortie d’Amoris Laetitia nous avions rencontré déjà un homme, qui connait la réalité et les défis des familles aujourd’hui. Là, il nous a confirmé que l’Eglise ne met pas la barre très haut pour commencer, mais prend chacun là où il en est, et l’appelle à la suite du Christ pour cheminer et grandir afin de vivre la joie de l’Evangile dans notre monde.

Un film Net For God en projet car « aimer ça s’apprend »

Nous allons faire dans les prochains mois un film de 30 minutes sur le thème « comment aider les couples à vivre la joie de l’amour dans les familles », et quels outils la mission CANA propose pour répondre aux défis que les familles rencontrent dans le monde d’aujourd’hui : l’éducation des enfants, la tendresse et une sexualité heureuse dans le mariage chrétien, l’unité et la réconciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Parce que finalement « aimer », ce n’est pas évident ; parce que « aimer », ça s’apprend.

*KisiKids : God’s singing kids

KisiKids et CANA se connaissent bien, en particulier aux Pays-Bas où Kisi Nederland fête ses 10 ans ces 29 et 30 septembre avec un spectacle « Yes, Jesus loves me ». Pendant la Semaine CANA, le programme des enfants est régulièrement animé par KisiKids en parallèle à celui des adultes. A la fin de la semaine, les enfants offrent un spectacle d’évangélisation magnifique.

Kisi se présente ainsi :

« Nous sommes un mouvement international – plutôt comme une grande famille composée d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Nous proclamons l’évangile à travers des chansons et des comédies musicales. Ensemble, nous découvrons Dieu, explorons et développons nos talents et expérimentons une vraie fraternité. Notre désir est de chercher et de suivre Jésus chaque jour. Nous sommes un mouvement catholique, avec une mission œcuménique. »

Sr Paulina Pasternak, Communauté du Chemin Neuf