Le contexte
Nous étions venus en 2017 en Guinée forestière pour animer une Semaine CANA et une Retraite CANA. Depuis, à partir de la Côte d’Ivoire, Maurice et Edwige ZANHOIN se rendent régulièrement dans les deux régions récemment créées en Guinée : Guinée Forestière (au sud-est du pays, N’Nzérékoré) et la grande ville de Conakry à l’ouest. Il faut noter que la Guinée Forestière est particulièrement difficile d’accès. Les coûts de transport sont élevés et le temps de trajet de deux jours ! On y arrive soit par la Côte d’Ivoire (par avion d’Abidjan puis en 4×4 avec chauffeur), soit par Conakry (actuellement un trajet compliqué et dangereux).
Notre mission
Vendredi 26 août
Après une nuit à l’évêché, nous rencontrons avec Maurice & Edwige ZANHOIN plusieurs personnalités :
- Le père Jean HABA responsable de la pastorale familiale et de Caritas Guinée. Très bon temps avec ce prêtre très motivé. Nous lui présentons CANA Welcome, insistant sur l’importance que des paroisses s’engagent dans ce parcours.
- Mgr Vincent COULIBALY, archevêque de Guinée, nous réserve un très bon accueil. Nous lui présentons CANA et CANA Welcome plus particulièrement.
- Nos visites officielles se poursuivent en direction de la nonciature pour rencontrer le nonce apostolique de Guinée et Mali, Mgr Jean Sylvain MAMBÉ. Nous lui présentons CANA et insistons à nouveau sur CANA Welcome. Il nous donne de bons conseils.
Vendredi soir : face à un dilemme
Nous partons en début d’après-midi avec Jean-Marc KODIA pour Kendoumaya mais nous nous rendons compte rapidement que les couples attendus ne viendront pas. En effet, le bus de l’école d’un couple de CANA, qui devait faire le ramassage des couples, non seulement n’arrive pas mais les couples non plus n’arrivent pas à l’exception d’un couple nouveau !
Après une route périlleuse, nous arrivons enfin à 21h30 sur le lieu de la semaine où nous recevons un très bel accueil des frères de St Jean. Mais pas de couples… Que faire alors ? Annuler ou persévérer ? Étant enfin sur place après un si long voyage, nous décidons de demander aux responsables de rassembler le maximum de couples de la fraternité CANA pour organiser une semaine que nous appelons « Consolidation de CANA ». Finalement 6 couples arrivent le samedi et le dimanche avec deux bébés. Nous montons donc deux programmes : une Semaine CANA pour le nouveau couple pris en charge par Maurice et Edwige, et nous animons le programme « Consolidation de CANA » pour les 6 couples. Et nous prévoyons des temps à vivre en commun.
Du samedi 27 août au vendredi 2 septembre
Un horaire adapté
Nous organisons un horaire adapté qui tient compte de la fourniture d’électricité avec le groupe électrogène, avec une équipe cuisine qui de 5 h à 9 h fait les deux repas de la journée. Les frères de St Jean changent leurs horaires pour que nous ayons une eucharistie à 12 h 30.
Mardi, jour de la réconciliation : une journée à part dans notre semaine
Après l’eucharistie alors que tout le monde jeûne, arrivée du père HABA responsable de la pastorale familiale. Lui aussi a fait 3 heures de 4×4, sous une pluie battante, pour nous visiter. Nous lui servons un repas et demandons aux couples de revenir en salle pour entendre le père. Dans un style tout en rondeur il s’adresse aux couples, se désolant qu’alors que les responsables français sont là, un seul couple nouveau soit présent. Faustine, au nom de CANA, s’excuse. Suit un petit topo bien adapté sur l’importance de prendre soin de son couple avec la règle des trois P : Partage – Prière – Pardon.
Très bon temps de réconciliation précédé du « chemin de saint Pierre ». Le soir vidéo avec le film Net for God sur le Père Pédro, qui a beaucoup touché. « Avec la foi on peut faire de grandes choses » disent certains. Cette journée a comme réveillé les couples, mettant le doigt sur leur motivation et leur difficulté à s’engager.
Mercredi, Jeannette, une femme pleine de foi et d’énergie, improvise un chant dans sa langue : « Je m’engage ». Tout le monde reprend avec beaucoup de conviction.
Le ciel se dégage au sens propre et figuré. La pluie, continue depuis notre arrivée, cesse. Nous découvrons alors la beauté du site avec les montagnes environnantes.
Jeudi matin. Après notre topo, point finance compliqué. En raison de la crise, le prix du séjour a augmenté beaucoup et nous devons payer la location des lieux malgré le petit nombre de participants. Certains couples donnent plus.
Jeudi après-midi. Relecture de la semaine et temps communautaire animés par Faustine & Mathias LAMAH : il s’agit de discerner et décider comment avancer pour l’année qui vient. Temps important.
Jeudi soir. Magnifique fête, que les pères de St Jean organisent avec poulet / frites soigneusement préparé le matin par les femmes de CANA, glaces… Comme toujours, tout le monde est sur son 31. On se demande comment avec si peu de bagages, ils emportent tant de vêtements ! Fête aussi de nos 45 ans de mariage avec tous les gestes symboliques traditionnels lors des mariages autour du pain, du lait et de la danse commune. Très beau signe de l’amour fraternel qui dépasse les différences. Quel cadeau !
Vendredi. Le dernier jour arrive avec les recommandations et l’engagement de chacun à rechoisir la charte de CANA que nous expliquons soigneusement pour qu’ils la redécouvrent.
Retour à Conakry et réflexion en équipe sur l’organisation de l’année, y compris le lancement de CANA Welcome.
Samedi 3 septembre : 45 ans de mariage !
A l’aéroport le samedi soir, un couple de CANA vient nous dire au revoir. Nous passons facilement les contrôles. Alors que l’on dit aux cinq policières qui venaient de scanner nos bagages que nous avions 45 ans de mariage ce 3 septembre, elles se mirent à chanter d’un seul cœur « Joyeux anniversaire » ! Puis alors que nous étions déjà en salle d’embarquement un policier gradé vient vers moi au milieu de centaines de personnes (il n’y a qu’une immense salle) me demandant si j’étais bien monsieur Denis. Petite frayeur ! « Un monsieur veut vous saluer avec madame Claudine avant votre départ » me dit-il. Nous repassons tous les contrôles en sens contraire avec nos bagages à main. C’était Victor et Colette, le couple nouveau… Nous ne repassons pas les contrôles, escortés par Victor, ce gradé que les employés de l’aéroport saluent. Comment nous ont-t-ils trouvés au milieu de centaines de voyageurs ? Facile sans doute car nous n’étions que quelques blancs… C’est ça aussi l’Afrique si attachante.
Quelle suite ?
CANA en Guinée reste à construire même si nous y sommes depuis longtemps. Les sœurs de la Sainte Enfance qui nous ont précédés ont fait du bon travail mais se sont heurtées aux mêmes difficultés que nous. L’année qui commence va être importante.
Que le Seigneur nous conduise !
